Conjonction des épidémies, médecine de ville en crise ou difficultés de recrutement : les facteurs sont multiples pour expliquer la situation.
( AFP / GUILLAUME SOUVANT )
File d'attente, plan blanc, plus de réponse au 15 ou encore fermeture la nuit... Les services d'urgences sont "actuellement saturés, comme tous les hivers", a affirmé mercredi 27 décembre Marc Noizet, président du syndicat Samu-Urgences de France, observant une "forme de résignation des personnels soignants".
"Le CHU de Strasbourg a été obligé de déployer une unité sanitaire devant ses urgences pour éviter l'engorgement et les files d'attente de 8h à 10h des ambulances devant son service", a-t-il dit au micro de France Inter , alors que le plan blanc a été activé en Alsace mi-décembre, permettant aux directeurs d'hôpitaux de déprogrammer des opérations non urgentes ou de réorganiser les plannings des personnels.
"Dans le Finistère, trois services d'urgence sont entrés dans un mouvement de grève début décembre", "à Bordeaux, on n'a plus la capacité de décrocher au centre 15" et "dans le Var, c'est un service d'urgences sur deux qui ferme dorénavant la nuit" , a encore décrit le chef du service des urgences de Mulhouse.
Covid, grippe et médecine de ville en crise
"Cette année, encore une fois, on a la problématique de la conjonction de plusieurs épidémies", avec notamment "la grippe en pleine ascension dans la partie est de la France" et "une recrudescence du Covid", a-t-il expliqué. "Tous les jours dans les services d'urgence, il y a des files de patients qui attendent qu'un lit d'hospitalisation puisse se libérer", a-t-il ajouté.
Cette situation s'explique aussi par des cas qui relèveraient de la médecine de ville, elle aussi en "crise", a souligné pour sa part Frédéric Valletoux, député Horizons (majorité présidentielle) de Seine-et-Marne, également sur France Inter .
Face aux tensions en termes de recrutements à l'hôpital public, l'indemnité forfaitaire pour le travail des dimanches et jours fériés et le travail de nuit pour une partie du personnel hospitalier seront revalorisés au 1er janvier, conformément aux engagements du gouvernement.
Interrogé sur le défilé de cinq ministres qui se sont déjà succédé à la tête du ministère de la Santé sous la présidence d'Emmanuel Macron depuis 2017, Marc Noizet a déploré "une absence de visibilité" pour le système de santé. "On a besoin de vraies mesures qui portent l'avenir et on les attend", a-t-il dit, une semaine après la démission d'Aurélien Rousseau, pour cause de désaccord sur la loi immigration et la nomination, en intérim, d'Agnès Firmin Le Bodo.
"Tant qu'on aura pas une action gouvernementale qui s'inscrit dans la durée, ce sera compliqué", a abondé Frédéric Valletoux, qui a porté une proposition de loi visant à améliorer l'accès aux soins dans les territoires adoptée au Parlement le 18 décembre.
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